Mancosu, seul en pointe
Une priorité
Prêté l’été dernier par Bologne, la direction du club montréalais ne pouvait se permettre d’attendre l’expiration du bail de l’Italien en juin, au risque de se retrouver à mi-saison sans attaquant de pointe expérimenté et de qualité. À l’aube d’un premier déplacement difficile en Californie, il était donc logique de régler ce dossier en priorité en proposant un contrat de deux ans. « Les négociations ont pris un peu de temps, mais cela a été facile, a indiqué hier le directeur technique Adam Braz. Matteo voulait signer et rester avec nous. Tout comme nous de notre côté. Il a montré beaucoup de choses pendant les cinq mois passés avec nous : ses qualités sur le terrain, mais aussi sa personnalité. Il s’est bien intégré au groupe et c’était important pour nous de le prolonger. »
Un équilibre trouvé
Si l’Impact avait tout intérêt à conserver son attaquant, le joueur lui-même ne s’est pas fait prier non plus. À 32 ans, Matteo Mancosu a peut-être signé son dernier contrat professionnel important. L’offre montréalaise, dont on ignore les conditions financières, n’a sans doute pas été difficile à accepter. « Un joueur doit regarder autant le championnat que la vie personnelle. J’ai choisi de rester ici parce que, tant sur la vie professionnelle que sur la vie personnelle, j’ai trouvé mon équilibre, mon bonheur », a commenté hier l’attaquant italien à la sortie de l’entraînement.
Une adaptation rapide
La prolongation du contrat de Matteo Mancosu jusqu’en décembre 2018 est la récompense d’une adaptation particulièrement rapide. Débarqué à Montréal en juillet, l’avant-centre s’est rapidement imposé au sein du onze montréalais, ne se contentant pas de jouer les simples doublures de Didier Drogba. « Ce n’est pas facile de s’adapter si rapidement, mais il a joué à un certain niveau en Italie, il est venu avec une certaine expérience, rappelle l’entraîneur Mauro Biello. Dès son arrivée, il a aimé la ville, les joueurs, l’équipe, l’esprit. Ça l’a aidé à s’intégrer. Comme club, on essaie de mettre nos joueurs dans les meilleures dispositions. Il est important que le joueur se sente à l’aise ici. » L’Italien a su saisir sa chance quand la star ivoirienne a baissé de régime et s’est retrouvé sur le flanc. La suite, on la connaît, il a particulièrement brillé en série.
Au cœur d’un trident
Traductions de cette intégration rapide, sa complicité dans le jeu et sa complémentarité avec Nacho Piatti et Dominic Oduro ont sauté aux yeux en fin de saison dernière. « On a un bon rapport tous les trois, confesse Ignacio Piatti. Matteo aime jouer en profondeur, dans le dos des défenseurs. Pour moi, c’est facile quand j’ai le ballon de le lui donner. Dominic, lui, a comme atout sa vitesse. » « Matteo travaille aussi beaucoup défensivement, fait remarquer Adam Braz. Il presse le porteur du ballon et il a montré qu’il est capable de marquer des buts dans la MLS. » Essentiel. Aujourd’hui, Mancosu est l’avant-centre titulaire au sein d’un trident offensif formé de Piatti et d’Oduro. Sa prolongation de contrat signifie qu’il n’y aura pas d’autre attaquant de pointe recruté cette année par l’Impact. Anthony Jackson-Hamel et Nick DePuy seront les solutions de rechange.
Atteindre la barre des 20 buts
Des buts, justement, Matteo Mancosu a évidemment le mandat premier d’en marquer. Hier, à la fin de l’entraînement, on évoquait un objectif de 20 buts. « On fixe un objectif le plus élevé possible, idéalement à deux chiffres », confirmait avec amusement l’intéressé. Réaliste ? « Ça dépend de lui et de nous. C’est à nous de l’aider. J’espère qu’il va en marquer 20 ou plus », répond Nacho Piatti. Auteur de 3 buts en saison régulière et de 4 buts en série l’an dernier, Mancosu a donc un peu plus de pression sur les épaules. « Il est normal que l’attaquant titulaire soit celui dont on attend le plus de buts, dit l’Italien. La pression est bonne. Qu’il y ait de la pression, c’est aussi quelque chose qui me stimule. Il est normal qu’il y ait des attentes vis-à-vis de moi et j’espère être à la hauteur de ces attentes. »